Je vis à Nouméa. Je pratique la photographie depuis que je suis adolescent. C'est devenu une passion depuis.

J’ai appris en dévorant les livres et les expos photos (Brassaï, Depardon, Boubat, Martine Franck, Saul Leiter, Martin Parr, Salgado comptent parmi ceux qui m’ont inspiré).

Puis en me formant à la photographie de corps avec Grégoire Korganov et au portrait à l’Ecole Nationale Supérieure de la Photographie. Je suis également formé à la photo-thérapie.

 

Très jeune je passais beaucoup de temps dans le labo photo de mon père à Paris. Les odeurs étranges de la chimie m’ont fait comprendre qu’une image est chose complexe, qu’elle se construit progressivement.  

Plus tard mais timide, photographier sera un bon prétexte pour me rapprocher des gens et, dans ce temps précieux qui sépare le déclenchement de l’image produite, pouvoir arrêter mes pensées vagabondes en les concentrant sur les personnes photographiées, prendre le contrôle sur le temps et l’image pour voir au-delà des émotions qui se dégagent a posteriori de la prise de vue.
C’était particulièrement le cas pour le travail sur les ventres où chaque rencontre était bien plus qu’une séance classique. Des mots sur les maux du ventre, que les photos ne restituent pas, ou peu et que j’ai souhaité conserver durant l’exposition à Arles.

L’objectif voit tout, là où l’œil est au travail de la sélection dès l’instant du regard. Cette omission, je ne peux la saisir en tant que photographe, qu’avec retard. Je pense notamment à la série Cafédonien (portraits de calédoniens au moment du petit déjeuner) où les images au 35 mm intègrent beaucoup d’éléments.

Et c’est justement de l’analyse de cette différence, entre sur ce qui fut perçu d’un côté, enregistré de l’autre, dans ce qu’elle me raconte du sujet et de moi, que constitue le sens et la motivation première de mon travail de photographe.

Quand je démarre un travail je sais rarement où je vais, mais ce n’est pas grave, le chemin suffit et le cadre est comme celui de l’appareil, qui pousse à faire des choix, à inclure, exclure et se surprendre.

 

En parallèle des thématiques que je choisis et que j’ai eu la chance d’exposer, je fais intervenir la photographie dans mon métier de coach/médiateur et interviens régulièrement en milieu scolaire ou associatif pour accompagner des projets artistiques.

Bonne visite !